Tous dans le Mangabus

  Après avoir vécu 25 ans avec moi-même j’ai commencé à comprendre que je vivais par cycles. C’est à dire que je vais avoir une période ou je me bouffe des jeux vidéo par paquets de 30, puis j’en aurais marre et je materais des animes à la place, puis parfois y’a un cycle série télé qui s’intercale – plus rarement – ou alors ça sera le catch. C’est pas un mal mais disons que dans un « monde parfait » j’arriverais à dédier 33% de mon temps aux animes 33% aux JV et 33% aux autres trucs « culturels. » Dans la vraie vie c’est souvent 75% d’un truc, 15% de l’autre et 30% de glande sur Internet ou assis dans le canapé à regarder le plafond au lieu de faire le ménage. Comment ça le total est supérieur à 100%. Ma vie je la vis à 110%, c’est quoi le problème ?   Bon bref mon cycle actuel c’est les mangas. Que ça soit du manga acheté flambant neuf en librairie, du scan anglophone hébergé sur des sites douteux ou du manga acheté d’occasion en mode moyen flambant neuf, j’en consomme une tripotée en ce moment. Du coup voilà l’article ou je fais un peu le résumé de tout ce que je lis/suis en ce moment, ou j’en suis, comment ça va et ce que j’en pense. Avec un peu de présentation du pitch et du scénario pour éventuellement vous donner envie. Et bon je sais que ça vous fait mal et moi aussi mais je compte pas les hentai que je lis. Surtout qu’en plus je sais pas trop pour vous mais ça fait bien un bon trimestre que je suis pas tombé sur un H-manga qui valait vraiment le coup. Ouin ouin snif snif fap fap quand même. Bref. Commençons.   Bleach Ou j’en suis: Chapitre 592 (sur l’Internet) / Tome 59 (en France) Scénario: A la base c’était un adolescent qui pouvait voir les fantômes et qui soudainement chope des pouvoirs pour tuer les méchants fantômes mais depuis on a un peu oublié ce postulat et c’est juste des shinigamis badass qui défoncent des menaces diverses et variées, sous l’oeil coquin d’un Aizen qui a tout prévu. Ce que j’en pense: J’adore Bleach, même si j’avais un peu ragé dessus y’a 4 ans. C’est l’effet « premier shônen » j’imagine. Certains ont commencés les mangas avec Naruto et continuent de suivre Naruto par nostalgie et attachement. D’autre ont cet effet avec One Piece. D’autres l’ont eus avec Dragon Ball. Bon. Moi mon premier shonen fleuve c’était Bleach. C’était cet été de 2006, peu avant que j’aille à ma première Japan Expo, ha, grand moment. Bon ok j’étais à fond dans Saint Seiya avant ça mais c’était pas pareil, Saint Seiya c’est pas un shonen fleuve y’a que 6 tomes dans toute la série (étrangement numérotés de 8 à 13.) Bon bref. Bleach a entamé son « arc final » depuis prêt de deux ans et demi. Je retiens la date parce que « deux ans » est à peu près le décalage entre la parution japonaise et la parution du tome en France. En deux ans un enfant apprend à marcher, à parler et à faire pipi sans en foutre partout ! Après je rigole mais ce décalage de deux ans est toujours intéressant parce que du coup tous les deux mois je relis ce que je « découvrais » y’a deux ans avec le format hebdomadaire et, souvent, je bénéficie du bonus de savoir ce qui va se passer après. Sans compter que, mine de rien, un shonen est bien plus digeste en format « tome » ou tu te fais 10 chapitres en 20mn qu’en format « chapitre à la semaine » ou tu attends une semaine pour fatalement pas grand chose à chaque fois. Ca dilue l’expérience. Mais en même temps les cliffhangers sont plus intenses. Bref, deux expériences différentes. Enfin bon tout ça on s’en fout on veut mon avis. Ok. J’adore cet arc final. Pour moi Tite Kubo en a juste plus rien à branler et se lâche sans se soucier du lendemain. Et c’est étrangement…  ultra kiffant. Tout y est ultra abusé: les développements finaux des personnages, les bastons qui commencent à invoquer des pouvoirs absolument craqués, les cliffhangers se prennent  plus aux sérieux, y’a du fanservice ici ou là et Ichigo est devenu Dieu sur Terre et il en a rien à foutre. Chaque semaine c’est juste bonnard et c’est finalement tout ce que je demande à ce bordel. Y’a finalement aucun développement qui me déçoit particulièrement et le seul truc que Kubo pourrait oublier de dévoiler qui me foutrait la rage c’est le foutu bankai d’Urahara. J’ai donc pas à me plaindre et je suis heureux de voir que Bleach est redevenu le paradis des bastons craquées et des personnages abusés qu’il était à son heure de gloire. (Fun fact: relire tout l’arc des Fullbringers d’un seul coup me l’a fait aimer parce que finalement il a plein de petites qualités que j’avais tilté à la première lecture. C’est chaud.)   Shigatsu wa Kimi no Uso Ou j’en suis: Chapitre 14 (Pas dispo en France) Scénario: Un shonen… DE MUSIQUE CLASSIQUE.  Le héros était un pianiste prodige durant son enfance mais la mort de sa mère l’a fait arrêter la pratique de son instrument. Désormais adolescent sans repères ni envie, il fait la rencontre d’une jeune violoniste talentueuse qui le remet sur les rails. Arrivent ensuite des tournois de piano et de violon. Ce que j’en pense: « Prix Kodansha du meilleur shonen 2013. » Je cherchais un truc à lire, j’y suis allé au pif juste en sachant que c’était un lauréat d’un prix plutôt crédible et… C’est une bonne surprise. Enfin « surprise » est difficile à caser dans ce contexte parce que c’est comme aller voir la Palme d’Or et se surprendre à trouver ça bien même si ok Fahrenheit 911 était un peu nullos et ok mauvais exemple. Enfin bref ce qu’il faut savoir c’est que c’est un shonen finalement assez profond ! Ca parle clairement de dépression et de syndrome de la page blanche dès le premier chapitre et c’est pas toujours ultra joyeux. C’est pas malaise as fuck non plus donc ça va mais eh je pensais lire un pur shonen de musique classique et j’ai donc été surpris de voir que ça parlait pas que de musique classique avec des héros courageux et plein de volonté. D’un coté c’est chez le même éditeur que Koe no Katachi donc… ? En attendant c’est vraiment bien. C’est très beau, les passages de musique classique sont magnifiquement illustré, c’est bien rythmé, les développements sont rapides et bien faits, les thématiques intéressantes et ça reste malgré tout intense et divertissant. C’est une bonne pioche. Mon conseil néanmoins: attendez la version animée qui débarquera cet automne. Parce que le seul GROS défaut du manga c’est qu’il nécessite une bonne culture en musique classique: beaucoup de scènes reposent sur l’idée que vous savez EXACTEMENT quelle chanson ils sont en train d’interpréter. Comme le papier peut pas vous jouer la musique, l’animé devrait mieux y arriver… (Enfin après vous mettez Youtube ou Spotify prêt de vous et vous lancez les musiques quand elles sont citées et ça devrait passer, après tout.) Shinsekai Yori Ou j’en suis: Volume 7 ? Je sais plus très bien. (Pas dispo en France) Scénario: Certains humains ont développés des pouvoirs psychiques et ça a foutu le bordel partout autour du monde. L’histoire prend place des siècles et des siècles après le jour ou la civilisation s’est arrêtée, dans un monde ou les humains vivent dans des petites communautés de psychiques paisibles et pacifiques. On suit de l’enfance à l’âge adulte six personnages qui vont découvrir les aspects les plus troubles de leur société… Ce que j’en pense: J’ai fini l’anime ce week-end, c’était excellent.  C’était bien écrit, rempli de bonnes idées, plutôt sombre, très riche en événements et avec une conclusion plutôt bien menée, en plus d’un refus total du manichéisme du début à la fin. C’est clairement un des meilleurs trucs sortis en 2012 et j’y trouve pas mal de points communs avec Psycho-Pass  – qui était sorti simultanément – mais je dois avouer que dans l’ensemble il fait tout mieux par rapport à lui et dieu sait que j’ai adoré Psycho-Pass. Bon donc je vous conseille vraiment de mater l’animé. Au moins les trois premiers épisodes, les deux premiers n’étant pas vraiment « représentatifs » de ce que l’anime peut proposer. Voilà voilà. Matez l’anime.     Bon oui le manga est… c’est pas qu’il est pas bon… Enfin si il est clairement pas bon… C’est juste que c’est… différent. Très. Différent. Du livre original (que l’anime adapte également) le manga semble en avoir retenu que deux choses: 1) les relations lesbiennes entre collégiennes qui ont -ouf- le physique de jeunes adultes 2) le gore. Ok j’aime bien les collégiennes-qui-par-magie-ont-des-corps-de-filles-de-20-ans et qui se tripotent. Pourquoi pas.D’autant que le manga est assez graphique et que tous les deux ou trois chapitres il semble respecter une sorte de cahier de charges du yuri à fluide et on a du tripotage qui frôle vraiment le hentai sans y entrer pour de bon. Posé entre des scènes de scénario qui essaie de se développer bon gré mal gré et des scènes d’enfants menacés de morts. Non bon bref. Découvrez pas Shinsekai Yori par le manga. Les événements y sont modifiés pas toujours de la façon la plus juste et se permet même de supprimer des trucs de manière suspecte – alors qu’il a aucune gêne à montrer Saki et Maria se saucer la moule, il supprime étrangement la relation gay entre deux autres personnages masculins qui était pourtant un point important du scénario, en tout cas dans l’anime. Le Double Standard, avec emphase sur « dard » si vous voyez ce que je veux dire et ce que je veux dire c’est dard comme synonyme vulgaire de bite muhéhé. Bref, sinon tout va très vite, certains personnages ne sont plus développés comme il faut et la seule vraie qualité c’est ses dessins qui sont clairement pas laids. Mais lire le manga avant l’animé c’est aussi se « spoiler » des événements importants pas trop comme il faudrait. Par contre lisez le obligatoirement une fois que vous avez fini l’animé, juste pour le lol. Et ses scènes de doigt. Enfin je sais pas.   Koe no Katachi Ou j’en suis: Chapitre 48 (Pas dispo en France) Scénario: Une classe d’école primaire comme les autres. Une fille sourde rejoint cette classe. Très vite elle est harcelée et humiliée par ses camarades de classe. Quand celle-ci quitte l’école après une ultime humiliation, un des élèves de la classe est désigné comme bouc émissaire par tous ses petits camarades. Dix ans plus tard, alors qu’il est lycéen, déprimé et en marge de la société. Il décide de se suicider mais, avant cela, veut revoircette jeune fille et s’excuser afin de pouvoir partir l’âme tranquille… Ce que j’en pense: Publié dans SHONEN WEEKLY MAGAZINE. S H O N E N. Pourtant Koe no Katachi c’est ce manga qui, si il sortait en France, ferait un tabac autour de ce public adulte-intello qui achète en masse du manga « d’auteur » (ou des Gouttes de Dieu.) C’est le genre de manga que tu pourrais vendre à des bibliothèques muncipales avec le macaron « manga culturel, fuck yeah » et faire des quadruples pages dans Télérama, les Inrockuptibles ou Picsou Magazine. Il peut toucher à peu près tout le monde. Son message est universel, son ton est juste et, bonus ultime, il est voué à être une de ses séries d’une dizaine de volumes grand max qui fait le bonheur de ceux qui ont pas la foi d’acheter l’intégralité d’une série pour plus de 70€. Bref bref bref. Il parle de plein de choses: évidemment de la surdité et de la place des handicapés dans la société japonaise, ok, oui. Il parle aussi de la dépression et du suicide. Ok. Bon. Mais pas que. Les tendances de la société à se désigner des boucs émissaires pour ne pas se remettre individuellement en question, les recherches de son identité durant l’adolescence, le mensonge, le besoin de se sentir exister etc … Lire la suite de Tous dans le Mangabus